UN AUTOMNE SOUS HAUTE TENSION !La signature de l’avenant n°8, une difficile décision.
Une négociation dure, une signature à l’arrachée, les syndicats médicaux devaient-ils signer l’avenant n°8 dont l’objectif principal annoncé était d’encadrer les dépassements d’honoraires des médecins du secteur 2 ?
Rappelons le climat d’abord : depuis 2009, période des négociations de la loi HPST, la pression sur les dépassements d’honoraires des médecins de secteur 2 est forte. Les médias, les associations de patients, les politiques n’ont de cesse de les encadrer, voire de les faire disparaître. A l’arrivée de François Hollande avec la nomination de Marisol Touraine au Ministère de la Santé, le tableau est campé : cette négociation entre l’assurance maladie et les syndicats médicaux, commande politique du gouvernement, avait une obligation de résultat. En effet, en cas d’échec, Marisol Touraine a averti, le gouvernement légiférera avec un risque non négligeable : un texte législatif plus restrictif et peut-être même une mise en cause du secteur 2.
D’où la signature par trois grandes Centrales syndicales de cet avenant n°8 sous la pression intransigeante de la Ministre, la proximité du Congrès du Parti socialiste l’expliquant sans doute. Ce qui n’a pas permis une vraie pédagogie sur le contexte et le contenu de cet avenant auprès des adhérents.
Si, pour la première fois, un pourcentage de dépassement est inscrit dans un texte conventionnel au-delà duquel il sera considéré comme abusif, celui-ci n’est qu’un critère parmi d’autres. Peu de médecins homéopathes de secteur 2 sont impactés actuellement par la moyenne annuelle des 150% de dépassements autorisés. Ce texte présente d’autres innovations, en particulier le contrat d’accès aux soins ouvert aussi aux médecins du secteur 2.
Pour de nombreux médecins, y compris pour les médecins homéopathes, cet accord négocié est certes un compromis, mais aussi la moins mauvaise alternative.
Pour plus de détails, voir l’analyse de l’avenant n°8 dans notre dossier.
L’homéopathie et le mythe de Sisyphe
L’autre temps fort de l’actualité est cette note du Conseil d’analyse stratégique (CAS), un organisme officiel qui conseille le gouvernement dans laquelle il est écrit «Les usagers des systèmes de santé des pays développés se tournent de façon croissante vers les médecines non conventionnelles comme la médecine traditionnelle chinoise ou l’homéopathie».
Ainsi, malgré les reconnaissances ordinale, conventionnelle et universitaire obtenues de haute lutte par les médecins homéopathes, l’idée que l’homéopathie est une pratique marginale et ésotérique est toujours présente dans des esprits plus ou moins bien intentionnés. La Société savante d’homéopathie et le SNMHF n’ont pas manqué de réagir à cette publication.
C’est à se demander si le combat pour la reconnaissance de l’homéopathie comme médecine à part entière, efficiente et indispensable à l’arsenal thérapeutique, relève du mythe de Sisyphe dont le rocher retombe toujours après avoir atteint le sommet de la côte.
La persistance de cette image fausse de notre pratique médicale rend plus que jamais indispensables les 2e Assises* du médecin homéopathe le 26 janvier prochain.
C’est en montrant que nous sommes des médecins, pleinement impliqués dans le système de santé avec des préoccupations et des interrogations de médecin ayant pour seul souci l’intérêt de nos patients que nous dépasserons le mythe de Sisyphe. L’automne a été chaud pour les médecins homéopathes.
(Lire la suite ...)Dr Dominique Jeulin-Flamme
Présidente du SNMHF